Bing provoque une réunion de crise chez Google !

Aujourd’hui, Bing est utilisé par quelques internautes qui n’ont pas (encore) changé le moteur de recherche par défaut de Windows. Vestige du passé, le search engine de Microsoft semble être sur la fin. Mais ce n’est pas l’avis de la firme américaine, qui vient d’apporter sa réponse à l’explosion de Chat GPT ! Augmenté par l’intelligence artificielle, le moteur de recherche pourrait bien attirer une masse de nouveaux utilisateurs. Décryptage.

Un moteur de recherche… de solutions

Avec ses 3% de part de marché, Bing peut se permettre d’effectuer des changements brusques sans prendre trop de risques. Ainsi, c’est le 7 février 2023 que Microsoft a annoncé officiellement une collaboration avec OpenAI. Chat GPT nous a forcé de constater qu’il est parfois plus efficace de poser une question à une IA plutôt qu’à un moteur de recherche. Et c’est ce nouveau segment que la firme de Bill Gates souhaite exploiter.

Le but de l’intégration de Chat GPT est de permettre aux utilisateurs d’accéder plus rapidement aux informations qu’ils souhaitent. Par exemple, Bing nous fournit cet exemple : “J’ai besoin d’organiser un dîner pour 6 personnes qui sont végétariennes. Pouvez-vous suggérer un menu de 3 plats avec un dessert au chocolat ?”

Une fois la requête effectuée, on retrouve sur la page de résultats un encart à droite contenant la réponse de l’IA. Et il faut dire que l’intégration est plutôt bien faite ! On trouve bien nos trois idées de plats, avec un lien vers le site source pour chacun. Bien plus rapide que de chercher soi-même parmi les résultats de recherche…

Il est probable que les résultats fournis par l’IA soient sélectionnées selon des critères SEO “classiques”. Par contre, ils n’apparaissent pas dans le même ordre. Par exemple, sur notre requête d’exemple, le premier résultat SERP est une page du site Cuisineaz, qui apparaît seulement en 9ème position dans la suggestion de l’IA.

Google pressé de fournir une réponse

Chez Google, le partenariat entre Bing et OpenAI a déclenché une alerte “code rouge” courant décembre. Cela signifie que la firme d’Alphabet estime son cœur d’activité menacé. À lui seul, le moteur de recherche garantit 56% du chiffre d’affaires du géant américain. On comprend alors l’urgence de la situation pour Google.

Le 8 février, – soit le lendemain de la présentation de Microsoft – , Google a annoncé Bard, son IA conversationnelle. Mais il n’a pas réussi à convaincre, à cause… d’une erreur dans la réponse de Bard à une question. De plus, les différentes présentations n’ont pas séduit les spectateurs, car aucun produit fini n’a été montré. Bard n’est pas encore accessible au moment où nous écrivons ces lignes. Clou du spectacle, les investisseurs ont puni la firme en faisant chuter le cours de l’action d’Alphabet de près de 8% au moment de l’écriture de cet article.

Microsoft n’est pas celui qui a le plus à perdre dans cette affaire. En effet, son modèle économique ne repose pas majoritairement (pour le moment) sur la recherche. On comprend alors l’affolement chez Google.

Article rédigé par

Mickaël Debalme

Responsable Éditorial